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Tout ce que vous voulez savoir sur l’évitement pathologique des demandes (PDA) dans l’autisme

Dernière mise à jour : 14 avr.

Une adolescente assise sur un lit, l’air fermé, face à un adulte qui l’écoute avec calme, illustrant l’évitement des demandes chez certains enfants autistes.
Crédit photo : Photo de cottonbro studio via Pexels

L’évitement pathologique des demandes, aussi appelé PDA (Pathological Demand Avoidance), est encore méconnu en France, mais de plus en plus de parents se posent

des questions à son sujet.


Certains enfants autistes réagissent très fortement aux consignes, même anodines. Ce rejet peut paraître incompréhensible et être perçu comme de l’opposition, du refus d’obéir, voire un trouble du comportement.


Pourtant, dans certains cas, ces réactions sont liées à un fonctionnement particulier observé chez des enfants autistes, mais aussi chez d’autres enfants avec des troubles du neurodéveloppement (TND), comme le TDAH.


Dans cet article, je réponds aux questions que les familles me posent le plus souvent :


  • Qu’est-ce que le PDA ?

  • Comment le reconnaître ?

  • Quelle différence avec un comportement opposant classique

  • Que faire au quotidien ?


Qu’est-ce que l’évitement pathologique des demandes (PDA) ?


L’évitement pathologique des demandes (PDA), désigne une manière très anxieuse et souvent "rigide" de réagir aux consignes. L’enfant met en place des stratégies complexes et parfois très créatives pour éviter toute consigne, même celles qui concernent des choses qu’il apprécie.


Ce profil a été décrit dans le cadre de l’autisme, et on le retrouve chez certaines personnes autistes, notamment lorsque les demandes sont perçues comme envahissantes, menaçantes ou trop imprévisibles.


Il ne s’agit pas d’un caprice ou d’un refus volontaire : c’est une stratégie de protection face à une angoisse extrême liée à la perte de contrôle.


Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la PDA Society, une ressource anglophone reconnue qui regroupe définitions, recherches et témoignages autour de ce profil spécifique.


Est-ce que ce profil ne concerne que les enfants autistes ?


Le PDA est le plus souvent observé chez des enfants autistes, mais certains enfants avec d’autres TND (comme le TDAH, les troubles du langage ou les troubles praxiques) peuvent eux aussi présenter des comportements d’évitement très marqués face aux consignes.


Le lien avec le besoin de contrôle, l’anxiété et l’intolérance à l’incertitude est central. Ce qui compte, ce n’est pas tant l’étiquette diagnostique que la fonction du comportement : éviter pour se protéger.


Comment savoir si mon enfant a un profil PDA ?


Il n’existe pas à ce jour de diagnostic officiel du PDA reconnu en France. Mais certains signes peuvent alerter :


  • L’enfant évite les consignes, même simples ou répétées dans un cadre connu.

  • Il change de sujet, fait de l’humour ou utilise le jeu pour détourner l’attention.

  • Il peut sembler à l’aise en groupe, mais il s’épuise vite ou explose après.

  • Il réagit très fortement face à toute contrainte, y compris lorsqu’elle est implicite.

  • Il a un besoin important de contrôler ce qui se passe autour de lui.


Ces comportements varient beaucoup d’un jour à l’autre, voire d’un moment à l’autre dans une même journée.


Quelle est la différence entre un profil PDA et une "opposition classique" ?


"L’opposition classique" est souvent liée à une phase développementale (comme vers 2 ou 3 ans), à une recherche d’autonomie ou à une fatigue passagère.


Dans le cas du PDA, l’évitement est plus profond et plus constant. Il est lié à une anxiété intense face à la demande elle-même, pas à une volonté de s’opposer à l’adulte ou de "tester les limites".


Concrètement :

  • Un enfant dit "opposant" peut finir par céder, négocier ou différer la tâche.

  • Un enfant avec un fonctionnement proche du PDA ne le peut pas, car il vit la demande comme une menace directe à sa sécurité intérieure.


Comment réagir face à un enfant avec un profil PDA ?


Face à un enfant qui semble tout refuser, le réflexe habituel est souvent de renforcer le cadre ou d’insister.Mais dans le cas du PDA, cela aggrave l’angoisse et déclenche encore plus de résistance.


Voici quelques pistes plus adaptées :


  • Éviter les rapports de force. Plus vous insistez, plus il résiste. Mieux vaut contourner.

  • Proposer des choix. Offrir deux options (ou pas de demande du tout) peut l’aider à reprendre le contrôle.

  • Utiliser l’humour ou les détours. Passer par le jeu ou la narration rend la demande plus légère.

  • Accepter les refus temporaires. Parfois, la demande pourra être réalisée plus tard, dans un autre contexte.

  • Valider ce qu’il vit. Même si c’est difficile, reconnaître que "c’est trop pour lui, là maintenant" peut faire une vraie différence.


L’objectif n’est pas de supprimer tous les évitements, mais de recréer une relation de confiance autour des demandes du quotidien.




Si vous reconnaissez votre enfant dans cette description, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Le profil d’évitement pathologique n’est pas encore bien connu dans les accompagnements proposés aux enfants autistes ou ayant d’autres TND, et pourtant il change complètement la manière de réagir.


Pour aller plus loin, je vous propose un webinaire complet sur ce sujet :  L’Évitement Pathologique des Demandes – Décryptage

 
 
 

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