Est-ce un trouble de l'opposition ou de l'évitement des demandes ?
- Sonia Hamiane
- 20 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 sept.

Quand un enfant refuse une consigne, résiste aux règles ou semble toujours trouver une excuse pour ne pas faire ce qu’on attend de lui, le mot trouble de l’opposition revient très vite. C’est un terme connu, souvent utilisé pour expliquer des comportements perçus comme de la provocation ou du refus volontaire.
Mais derrière ces comportements, il existe parfois une autre réalité : une anxiété extrême face aux demandes, qui pousse l’enfant à développer des stratégies d’évitement. Ce profil particulier est appelé PDA (Pathological Demand Avoidance, ou évitement pathologique des demandes). Lorsqu’il prend une forme internalisée, il reste souvent invisible et peut facilement être confondu avec un trouble de l’opposition.
Comprendre cette nuance est essentiel pour les parents d’enfants autistes, avec un TDAH ou d’autres troubles du neurodéveloppement (TND), car les besoins de l’enfant et les façons de l’accompagner sont très différents.
Pourquoi le trouble de l'opposition est souvent évoqué ?
Lorsqu’un enfant refuse de coopérer, évite une consigne ou semble ignorer volontairement ce qu’on lui demande, il est fréquent que l’on parle de trouble de l’opposition. Dans l’esprit de beaucoup de parents et de professionnels, ce terme englobe aussi bien l’opposition frontale (provocation, défi de l’autorité) que les refus plus discrets, lorsque l’enfant « ne fait pas » sans forcément s’opposer bruyamment.
C’est ce qui explique que des enfants qui ne provoquent pas, mais qui multiplient les excuses, les détours ou les replis, soient parfois décrits comme « oppositionnels ». Pourtant, dans de nombreux cas, ce n’est pas de l’opposition volontaire : c’est une réponse anxieuse face aux demandes.
C’est particulièrement vrai pour certains enfants autistes, avec un TDAH ou un autre TND, qui développent un profil PDA. Dans ce cas, l’évitement n’est pas une stratégie de pouvoir face à l’adulte, mais une façon de survivre à une demande vécue comme insupportable.
Qu’est-ce que le PDA internalisé ?
Le PDA (Pathological Demand Avoidance) n’est pas un diagnostic officiel, mais une description clinique de plus en plus reconnue. Il se caractérise par une anxiété intense face aux demandes – explicites, implicites ou même internes (manger, dormir, aller aux toilettes).
Dans sa forme internalisée, l’enfant ne s’oppose pas frontalement. Au contraire, il fait tout pour masquer sa difficulté :
inventer des excuses,
détourner discrètement la demande,
se replier sur lui-même,
éviter en silence tout en semblant coopératif.
Ces comportements peuvent entraîner une grande souffrance interne : anxiété chronique, culpabilité, troubles alimentaires, repli social, voire automutilation.
De l’extérieur, l’enfant peut paraître obéissant ou discret, alors qu’en réalité il déploie une énergie considérable pour fuir la contrainte.
Les paradoxes qui brouillent la compréhension
Le PDA internalisé est difficile à identifier car il génère de nombreux paradoxes :
Apparence adaptée : l’enfant peut sembler « typique » ou bien ajusté dans certaines situations, ce qui brouille la lecture de son profil.
Volonté vs impossibilité : il exprime des envies (participer à une activité, sortir avec des amis), mais se retrouve incapable de les réaliser à cause de l’anxiété liée aux demandes.
Camouflage social : il dépense énormément d’énergie pour paraître coopératif, ce qui masque la souffrance vécue à l’intérieur.
Ces paradoxes alimentent l’idée d’un trouble de l’opposition, alors qu’il s’agit en réalité d’un évitement anxieux et non d’une provocation.
En résumé, ce qui ressemble à un trouble de l’opposition peut, dans certains cas, être un PDA internalisé. L’enfant n’est pas dans le refus volontaire mais dans une réaction de survie face à des demandes vécues comme menaçantes pour son autonomie. Pour les parents d’enfants autistes, avec un TDAH ou d’autres TND, cette distinction est essentielle. Car répondre à un enfant qui vit un PDA internalisé comme si c’était de l’opposition risque d’augmenter sa souffrance et son anxiété.
Pour aller plus loin sur ce sujet, un webinaire est proposé : « Évitement pathologique des demandes (PDA) : mon enfant est-il concerné ? »
Au programme
Comprendre le profil PDA et pourquoi il est souvent confondu avec un trouble de l’opposition.
Le rôle du questionnaire EDAQ : utilité, pièges et limites.
Les 5 caractéristiques du PDA.
Les différences entre PDA internalisé et PDA externalisé.
Les paradoxes déstabilisants.
Une section « questions fréquentes » avec des exemples concrets.
Jusqu’au 30 septembre, l’inscription est à 14 € au lieu de 24 € avec le code : WEBPDA1125.
Inscription (live ou replay) : parentautrement.com/event-details/evitement-pathologique-des-demandes-pda-mon-enfant-est-il-concerne
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